La locution est souvent
utilisée dans les discours médiatiques, particulièrement pour décrire certaines
femmes politiques, dont le style se rapproche de celui de l’ancienne Première
ministre de la Grande-Bretagne de 1979 à 1990, Margaret Thatcher, surnommée « The
Iron Lady » par un journaliste soviétique. C’est également le titre du
film biographique de Phyllida Lloyd consacré à Margaret Thatcher, qui la
présente en utilisant des traits fortement masculins, tels que force, rigueur,
dureté, fermeté et ambition. Ce surnom fut également appliqué, pour des raisons
similaires, à d’autres femmes politiques, telles que l’Israélienne Golda Meir, la
Lituanienne Dalia Grybauskaitė, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf ou l’Algérienne Nouria Benghabrit-Remaoun.
Comme Catherine
Lemarier-Saulnier et Mireille Lalancette le soulignent dans leur article
consacré aux représentations médiatiques des politiciennes canadiennes[1], les
femmes de ce type sont le plus souvent décrites sous des traits masculins ;
elles sont associées aux enjeux économiques, et peu d’éléments les rattachent à
la scène privée, à l’amitié et les relations. Le vocabulaire militaire, se
référant à la victoire et à la force, est aussi privilégié pour les décrire.
Plus précisément, dans ce
portrait, les politiciennes sont explicitement associées à des caractéristiques
axées sur la tâche. Il est souvent question également de la dureté de ces
femmes par la mise en relief de l’importance d’atteindre leurs objectifs. Ces
notions attachées au vocabulaire de la lutte, aux termes comme « instinct
de tueur » ou « main de fer » mettant habituellement en scène
les traits considérés comme masculins, illustrent les tentatives de
« dissocier » ces personnalités du sexe féminin.
En
parallèle, ces politiciennes sont perçues comme étant peu portées sur le développement
ou la préservation des liens avec autrui. Elles sont plus ou moins exclues du domaine
des émotions, généralement rattaché aux femmes et à la scène privée. Cela
explique peut-être pourquoi ces femmes qui correspondent le plus aux
représentations des leaders masculins réussissent à s’imposer dans le milieu
politique. Mais en même temps, elles sont plus contestées et divisent la
société plus profondément que leurs homologues masculins ou bien les
politiciennes qui incarnent des types moins controversés, tels que « les
stars » ou « les bonnes mères ».
[1] « La Dame de fer, la Bonne Mère et les autres : une
analyse du cadrage de la couverture médiatique de certaines politiciennes
québécoises et canadiennes », Canadian Journal of
Communication, Vol. 37, N°3 (2012), p. 459-486.
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